Quels sont les avantages du transport aéronautique de matériel ?
Les récentes crises internationales ont démontré à quel point le transport aéronautique de matériel est indispensable à l’économie mondiale. Les entreprises en dépendent pour leurs approvisionnements et pour leurs livraisons. L’efficacité du trafic aérien cargo repose sur une organisation précise et une réglementation très stricte. Toutes ces mesures visent avant tout à assurer la sécurité et la sûreté des personnes et des biens.
Le fonctionnement du transport de fret aérien
Le transport aérien de marchandises consiste à acheminer du fret par avion d’un aéroport à un autre. Il repose sur des infrastructures et une organisation spécifiques. Malgré certaines limites, il reste un mode d’acheminement plébiscité par les entreprises.
Les infrastructures liées à l’activité cargo en France
En France, l’activité cargo s’appuie sur plusieurs aéroports spécialisés. Le groupe ADP (anciennement Aéroports de Paris) est l’un des acteurs majeurs du secteur avec les plateformes de Paris-Charles de Gaulle et Paris-Orly. Paris CDG abrite la plus grande zone cargo d’Europe, d’une superficie de 300 hectares. Ce hub dispose d’installations performantes pour le transport express, de produits de luxe ou de denrées périssables.
Les aéroports de Marseille, Lyon-Saint Exupéry et Toulouse-Blagnac constituent également des portes d’entrée depuis l’international vers l’Europe et la France. Leurs installations permettent de traiter tous types de fret, avec toutefois certaines spécialisations. L’aéroport de Lyon-Saint Exupéry propose de nombreux services sur mesure de transport d’animaux vivants et de stockage des produits sous températures dirigées.
Les différents types de transport aérien de marchandises
Lorsqu’elle fait appel à l’avion, une entreprise a le choix entre plusieurs types de transport. Les avions-cargos sont exclusivement dédiés au transport de marchandises. Ce mode d’acheminement est particulièrement adapté au matériel volumineux. Les avions-Combi (ou mixtes) sont des aéronefs conçus pour transporter des passagers et du fret en même temps. Si le volume et la nature des marchandises le permettent, le fret voyage dans les soutes des avions de passagers. Les transporteurs aériens rentabilisent ainsi régulièrement leurs vols commerciaux.
Les avantages et les limites du transport aéronautique de matériel
L’expédition par avion est particulièrement recommandée pour les transports urgents spécifiques. Elle convient aux objets précieux, fragiles (comme les œuvres d’art) et à durée de vie limitée. Ce mode de transport offre rapidité et fiabilité. À distance égale, trois à quatre jours de voyage suffisent contre deux semaines par bateau. Les vols assurés par les compagnies aériennes sont réguliers et connaissent peu de contretemps. L’avion permet un acheminement sécurisé, avec de nombreux contrôles tout au long de la chaîne logistique.
Le coût du transport et la complexité de la logistique par voie aérienne peuvent toutefois décourager certaines entreprises. Les coûts opérationnels, les taxes et le carburant restent plus élevés que pour les autres modes d’acheminement. Les multiples démarches et formalités douanières nécessitent de faire appel à un prestataire spécialisé. Enfin, le coût environnemental est régulièrement pointé du doigt : pollution de l’air, nuisances sonores ou encore réduction de la biodiversité.
En France, d’après le Commissariat général au développement durable, Transport aérien de marchandises | Chiffres clés transports 2022 (developpement-durable.gouv.fr) dont dépend maintenant le secteur transport, les volumes de fret aérien sont relativement faibles : environ 2 millions de tonnes par an, avec 93% des volumes pour des envois internationaux, à comparer aux plus de 300 millions de tonnes transportés en France par la route.
De l'expéditeur à la compagnie aérienne, les acteurs du transport aéronautique de matériel
Les acteurs du transport aérien international (marchandises et passagers) interviennent tout au long de la chaîne logistique. Depuis les instances internationales jusqu’aux opérateurs sur le terrain, voici un aperçu de cet écosystème.
Les organismes internationaux du transport aérien
Les organismes internationaux fixent et harmonisent les règles en matière de transport aérien. Ils s’assurent que chaque partie prenante respecte les règlements et disposent des documents liés aux expéditions. Les principales instances sont l’Organisation de l’Aviation Civile Internationale (OACI) et l’International Air Transport Association (IATA).
L’OACI dépend de l’Organisation des Nations Unies. Elle élabore des normes et des recommandations que les états membres retranscrivent dans leur droit national. L’IATA est une association commerciale qui représente les compagnies aériennes. Cette association de transporteurs œuvre pour la simplification des procédures et l’amélioration des services à destination des passagers.
L’écosystème du transport aérien de marchandises, l’importance des transitaires aériens
Le chargeur désigne l’entreprise qui dispose de marchandises à expédier. En qualité de vendeur, il établit sa relation commerciale avec l’acheteur sur la base d’un incoterm. Ce document définit les rôles et les responsabilités de chacun concernant les coûts de transport, le transfert des risques et l’assurance.
Le chargeur confie l’acheminement de ses marchandises jusqu’à l’aéroport à un agent de fret aérien ou transitaire. Celui-ci gère toute l’organisation du transit. S’il est agréé, l’agent de fret peut aussi se charger des formalités douanières. Il s’assure du contrôle des documents et tient son client régulièrement informé, c’est lui qui va prendre la responsabilité de l’ensemble des opérations entre l’enlèvement et la livraison.
C’est lui qui va s’assurer du pré acheminement, soit par des sociétés de messagerie express, soit par des sociétés spécialisées dans la course urgente dédiée.
Sur place, les manutentionnaires déchargent les camions et procèdent au groupage des marchandises. Lorsque celles-ci sont contrôlées, elles sont acheminées vers l’aérogare de la compagnie aérienne chargée du transport. Toutes ces actions sont coordonnées par les autorités aéroportuaires. Elles assurent l’exploitation des infrastructures et veillent au respect de la réglementation.
Dans le top mondial des transitaires aériens on trouve les sociétés Kuehne & Nagel, DHL, DSV, DB Schenker, Expeditors et Nippon Express. Toutes ces sociétés sont actives dans la quasi-totalité des pays au monde. Les principaux groupes de transports français et européens ont également des divisions de fret marchandises, comme DACHSER, GEODIS, XPO, DIMOTRANS, BBL, etc …
Et enfin il y a une multitude de transitaires de toute petite taille avec des spécialités de niche, que ce soit en termes d’aéroport, de produits ou de régions, qui assurent une partie non négligeable des volumes.
Le transport aéronautique de marchandises à particularité
Les entreprises ont régulièrement recours au transport aérien pour l’acheminement de produits fragiles, spécifiques ou dangereux. Ces marchandises à particularité représentent environ 70 % du fret aérien (source : Air France). Elles ont chacune leurs propres besoins en termes de stockage, de conditionnement et de manutention.
L’expédition des marchandises sensibles, fragiles et périssables
Les compagnies aériennes offrent des solutions logistiques sur mesure aux entreprises. Elles assurent un service spécial pour les œuvres d’art et les antiquités, les animaux vivants ou les articles high tech. Pour les denrées périssables, les compagnies garantissent un stockage et un transport dans des conteneurs à températures contrôlées et dirigées. Ces marchandises bénéficient de zones de transit dédiées.
Les aéroports encouragent les opérateurs cargo dans une démarche de certification, en collaboration avec l’IATA. Ces certifications — comme la CEIV Pharma, pour le transport pharmaceutique — améliorent la qualité de service. Elles renforcent également l’attractivité et la compétitivité de ces acteurs clés du transport aéronautique de matériel.
La manutention et le transport aérien des marchandises dangereuses
Le vocable de marchandises dangereuses désigne les produits pouvant présenter un risque pour la sécurité, la santé et l’environnement. Cette notion de risque s’entend aussi bien pendant le stockage, la manutention que pendant l’acheminement. Pour un transport en toute sécurité, les acteurs du secteur s’appuient sur le manuel de réglementation de l’IATA. Ce document se base sur la classification des produits établie par l’ONU.
Il existe neuf classes de produits et quelques sous-classes. Chaque classe porte un numéro UN qui doit figurer sur les formulaires ainsi que sur l’emballage et l’étiquette du colis. Les colis porteurs de l’étiquette CAO — Cargo Aircraft Only — voyagent uniquement dans des aéronefs cargo. La marchandise OK PAX peut prendre place à bord des vols commerciaux.
La sécurisation de la chaîne logistique du fret aérien
La sûreté de l’aviation civile vise à prévenir les actes malveillants contre les aéronefs, les passagers, les équipages et les installations aéroportuaires. Du fait de sa complexité, la sécurisation de la chaîne logistique du fret aérien est un sujet hautement sensible.
Un cadre réglementaire défini au niveau international
L’OACI et l’Organisation Mondiale des Douanes (OMD) tiennent régulièrement à jour un cadre réglementaire pour tous les acteurs du secteur de l’aviation civile. Cet ensemble de textes est complété par les règlements de l’Union Européenne et par la réglementation nationale. En France, le Code des transports, le Code de l’aviation civile, les lois et les décrets précisent les modalités d’application des textes européens.
Le règlement européen (CE) n° 300/2008 rappelle que, selon le principe de "responsabilité de l’État hôte" défini par l’OACI, les États sont responsables de la sûreté des vols quittant leur territoire. Les États membres conservent par ailleurs le droit d’appliquer des mesures de sûreté plus contraignantes s’ils le jugent nécessaire. Les passagers, les équipages et les bagages sont inspectés et filtrés avant l’embarquement. Le fret, le courrier et les approvisionnements de bord font l’objet de mesures similaires avant le chargement dans l’aéronef.
Les mesures d’inspection du fret et des passagers avant les vols
Les opérations de filtrage et d’inspection avant l’expédition représentent un véritable défi pour les exploitants d’aéronefs. Certains colis sont trop volumineux pour les appareils à rayons X. Lorsque les marchandises sont déjà palettisées, il est difficile de tout contrôler sans dépalettiser. De plus, chaque vol comprend plusieurs tonnes de fret. L’inspection de la marchandise prend du temps et peut induire des retards.
Les compagnies aériennes, à l’instar d’Air France KLM Martinair Cargo, utilisent la détection canine pour l’inspection du fret. Les équipes cynophiles mettent en œuvre les méthodes REST (détection à distance d’odeurs d’explosifs) et RASCO (prélèvements d’air à distance pour odorologie canine). Elles peuvent ainsi contrôler des ULD, voire des chargements complets de camions.
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